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Un texte, mon texte

La vie. La naissance, ma naissance, l’innocence, la pureté.

Etre diamant a l’état brut. L’âme encore blanche, lumineuse.

Grandir, commencer à compter. Compter les heures, les mois, les années. Se sentir partir pour la première fois. Avoir 8 ans et demi puis 8ans ¾.  Rigoler pour la première fois à gorge déployée. Se préoccuper du temps qui avance et surtout s’en réjouir. Même s’impatienter. Trouver le temps lent, même long.

Se transformer. Traverser l’ingratitude de la métamorphose. Se transfigurer. S’ouvrir au monde, au virtuel.

Vouloir entrer dans le bocal.

Grandir encore et toujours plus. Continuer de rire. Toujours rire.

Voir le temps passer sans vraiment s’arrêter.

Découvrir les sentiments pour l’autre. L’aimer pour la première fois. Penser que c’est la plus belle chose que l’on sentira. Recevoir les premières marques de la vie. Se briser le cœur et en pleurer. Faire couler l’eau sur nous. La laisser couler. Voir les autres nous voir qui on est. Se voir. Vouloir plaire aux regards extérieurs.

Avoir peur du genre humain au point de s’oublier soi même. Vouloir faire partie des dit canons de beauté. Marquer à jamais notre peau de nos actions.

Rencontrer. Rencontrer d’autres, subir leur noirceur à en souffrir.

Aimer jusqu’à se faire mal.

Découvrir la réelle notion de mal chez l’autre.

Voir le sang couler. Son sang. Saigner et dédier son rouge à l’autre.

Observer. Observer les blessures épousant désormais notre peau jusqu’à lors presque vierge. Comprendre ce qu’est le fil des années.

Vouloir encore et toujours être beau pour l’œil de l’autre. Pour l’œil qui nous juge. Essayer de cacher les traces de nos expériences, de nos rencontres à l’aide de pudeur et de honte.

Redécouvrir les éclats de rire.  En rencontrer à nouveau, tellement, qu’eux aussi vont marquer nos visages. Avec de jolie traits. Rire pendant des heures, des mois, des années. Grace à nous, grâce à l’autre, grâce à la vie, grâce au temps qui passe au ciel et aux nuits.  Puis les compter.

Les oublier. Ne plus rire. Echapper au temps. Croire.

Puis recevoir les autres coups. S’en infliger tout autant.

Remarquer que les marques sont de plus en plus présentes, ancrés et surtout nombreuses.

Pleurer à nouveau, force de constatation. Vieillir et retrouver les autres qui nous disent « t’as reçu ». Les haïr. Mais le savoir. Se souvenir de son enfance.

Etre mélancolique. Mélancolique de l’innocence de l’insouciance. Se rendre compte d’avoir surement mal vécue notre vie. Réouvrir les blessures du passé. Sortir les fantômes de l’oublie. Aimer les fantômes de notre vie. Les bons et les mauvais. Les chérir, s’y accrocher. N’avoir plus qu’eux. Ressentir les vielles douleurs de notre cœur brisé. Entendre les sons. Les mélodies qui ont peuplés nos moments de vie. Les pleurer.

Avoir fait des erreurs et les reproduire à l’infini. Se ramasser. Se prendre la vie dans les dents, de plein fouet.

Etre personne. Ne manquer à personne. Ne pleurer personne et n’être les larmes de personne.

Trop vieux pour espérer se reprendre. Se réparer. Continuer de vivre malgré les regrets.

Voir le monde. Le monde, le voir se tuer. Voir l’humanité se déchirer. Les uns, les autres sans paix. Voir les guerres toujours recommencer.

Pleurer la planète.

Se trouver face au miroir et ne pas se reconnaître. Ne voir que les crevasses de notre vie. L’attente qui nous a consumé. L’espoir qui nous à fait vivre puis qui se meurt, qui nous meurt.

Se réveiller trop tard.

Ne pas avoir compris que la vie est belle.

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